Le séminaire de cette année s'intitulera "Les partis politiques aux défis du populisme".
Depuis à peu près une trentaine d’années, le terme de « populisme » et sa forme adjectivale « populiste » ont fait une percée spectaculaire non seulement dans le vocabulaire académique ou savant, mais aussi dans le vocabulaire politico-journalistique pour qualifier une tendance générale qui affecterait quasiment le monde entier. La qualification de « populiste » englobe quantité de mouvements, de partis ou de leaders aux orientations politiques très disparates et souvent opposées dans des pays de niveau dont le niveau de développement et la culture sont très différentes : cela va de Berlusconi à Trump, en passant par le vénézuélien Hugo Chavez, le bolivien Evo Morales, Rafael Correa en Equateur le turc Recep Tayyip Erdogan, Beppe Grillo et Matteo Salvini en Italie, Christophe Blocher en Suisse, Viktor Orban en Hongrie, Robert Fico en Slovaquie, Jaroslaw Kaszynski en Pologne, Narendra Modi en Inde, Jaïr Bolsonaro au Brésil, Thaksin Shinawatra en Thaïlande, Rodrigo Duterte aux Philippines et, bien sûr en France, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Le séminaire vise à interroger la pertinence de cette qualification qui fonctionne la plupart du temps comme une disqualification. Pour ce faire, il prendra appui sur la présentation et l'analyse de recherches empiriques portant sur différents partis ou leaders présentés comme populistes ou néo-populistes, en France, en Europe, en Inde et en Amérique latine. La question de l'affaiblissement des partis installés, produits des clivages socio-politiques du XIXe-XXe siècle, constituera également l'une des toiles de fond du séminaire.
Le défi du populisme pour les partis politiques doit donc s'entendre comme un défi analytique et comme un défi pratique.
En dehors de la séance d'introduction et de la séance finale sous forme de bilan, chaque séance sera bâtie autour d'un ou plusieurs invités dont les travaux serviront de base à un exposé liminaire d'une trentaine de minutes préparé et présenté oralement par un, deux ou trois étudiants.
Cet exposé devra ensuite être transformé en un document écrit de 15-20 pages remis à la fin du semestre tenant compte de la discussion. C'est ce travail qui servira à évaluer le séminaire.
- Enseignant éditeur: Sawicki Frederic